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27/01/2020

Le grand bain, jetez-vous à l'eau

grand bain persos.jpgDes hommes mal dans leur peau trouvent un sens à leur vie en pratiquant un sport jusqu'alors dévolu aux femmes : de la natation synchronisée, sous l'égide d'anciennes gloires déchues (Virginie Efira et Leïla Bekhti). Voir bande annonce ici.

J'attendais la diffusion Canal + pour vérifier si ce film mérite vraiment ses louanges, car à l'époque de la sortie, voir sur grand écran des gars bedonnant en slip ne me disait rien (afin de préserver les âmes sensibles, j'ai choisi une photo d'illustration coupée aux torses). Puis je craignais qu'il ne soit qu'un film de et pour mecs. Au contraire, agréablement surprise, je trouve que les meilleurs rôles sont pour les femmes ! (par contre les gars, va falloir arrêter la bière pour retrouver la ligne de flottaison).
Le grand bain avait tout pour faire un carton, car il se veut feel good movie, en lorgnant du côté des comédies sociales comme Full Monty et parce qu'il rassemble de grands noms de la comédie française (c'est utile de s’appeler Gilles Lellouche et d'avoir plein de copains dans le milieu). 
grand bain.jpgMalgré 8 nominations aux césars, le film n'a reçu que le prix du meilleur acteur dans un second rôle pour Philippe Katherine. Il est en effet le meilleur atout de cette comédie, car avec son côté complètement décalé, il apporte son originalité et la personnalité qui aurait manqué sinon. Le rôle principal me semble en effet  banal (une simple histoire de dépression suite à un chômage) et échoue à Almaric que je ne peux pas encadrer (avec ses horribles yeux perçants, sa voix et son rictus constant). Le talent du génial Poelvoorde me paraît sous exploité. On salue malgré tout la performance de Guillaume Canet dans un rôle à contre-emploi, ambigu et complexe de mec qui veut tout maîtriser, reproduit les maltraitances qu'il subit en alternant chaleur et violence. Anglade est également très touchant, persuadé qu'il est un grand musicien incompris et que son heure de gloire viendra, et qui en attendant se contente de boulots et concerts minables dans des fêtes de village et est méprisée par sa fille ado (Odieuse. "Non mais oh, comment tu parles de ton père ? Moi mon père il était charron et je peux te dire que ça filait doux !" ) Félix Moati prouve également qu'il est un des acteurs les plus prometteurs de la nouvelle génération (ici dans Libre et assoupi).

Un film qui vaut surtout pour ses personnages, même si je ne souhaiterais pas être amie avec l'un d'eux dans la vraie vie, et qu'on s'aperçoit qu'ils ne le sont pas entre eux : ils ne se voient que pour le sport et entretiennent des relations assez superficielles, sans rien connaître les uns des autres. Une comédie douce amère qui montre donc notre solitude moderne, le culte de la performance, et la mise au rebut des gens qui ne rentrent pas dans le moule. Seules les femmes me paraissent fréquentables : Marina Foïs qui soutient son mari en dépression, est fière de lui et le défend face aux moqueries des autres (être chômeur et pratiquer un sport de gonzesse, c'est pas viril). Leïla Bekhti en fauteuil roulant qui conserve une combativité phénoménale, Virginie Efira qui cache ses fragilités et ses amours déçues.
Malgré un discours bisounours assez convenu (il faut accepter les différences, se dépasser, croire en ses rêves, tout peut arriver, etc) on plonge avec plaisir dans Le grand bain.

04/12/2019

Bilan je suis culturée de novembre

joker.jpg2 films au cinéma :
- Joker de Todd Phillips 
- Tout peut changer : et si les femmes comptaient à Hollywood ? Documentaire, sortie le 8 janvier

10 films Canal+/OCS/ Netflix :

4 Comédies :
Coup de cœur : En liberté ! de Pierre Salvadori, avec Pio Marmaï

- L'emmerdeur d'Édouard Molinaro, 1973
- 4 mariages et un enterrement de Mike Newell, 1994
- Tout ce qui me reste de la révolution de Judith Davis, 2019

2 S.F / drame :
Coup de cœur :  Her de Spike Jonze (voir mon article en lien)
- Pandora d'Albert Lewin, avec Ava Gardner, 1951

2 Aventures :
Coup de cœur : The lost city of Z de James Gray, 2016
- Jungle de Greg McLean avec Daniel Radcliffe, 2017

2 Horreur :
- Evil Dead de Sam Raimi, 1981
- Lake placid  de Steve Miner, 1999

7 Documentaires :
Coups de cœur : 
- Mary Shelley, le funeste destin du docteur Frankenstein disponible sur Arte jusqu'au 18/02 (en lien)
- Lino Ventura, la part intime
- Les enfants maudits, dispo sur France 2 replay jusqu'au 20/12 (en lien)
Au début du 20è siècle en France, l'assistance publique n'existe pas. Les enfants orphelins, ou tout simplement qui déçoivent leur famille (le père voulait que le fils reprenne son étude de comptable, l'enfant voulait être écrivain) sont envoyés en... prison, dès l'âge de 7 ans ! Avec interdiction de faire de parler et même de croiser le regard d'un autre enfant lors des rares sorties de cellule (pour la messe hebdomadaire, les gosses portent des sacs sur la tête car "la violence se transmet par le regard pernicieux"). Seule activité autorisée : l'écriture, seul dans sa cellule. Des lettres de ces prisonniers malgré eux ont été retrouvées. Elles sont magnifiques et bouleversantes. Documentaire à voir absolument. 

- Elles ont brisé les codes, femmes en quête de liberté (3e volet : les femmes bien nées et le déterminisme social) dispo sur France tv replay jusqu'au 5/12 (en lien)
- L'affaire Néron, autopsie d'un mythe
- Saint Louis, le roi dispersé
- Raspoutine, meurtre à Saint-Pétersbourg, dispo sur arte replay jusqu'au 15/12

4 Séries :
tantPisPourLamour.jpg- La guerre des mondes
- Maniac
- Plan cœur
- Projet Blue book

2 expos :
Coup de cœur : De l'amour, Palais de la découverte, jusqu'au 30 août 2020
- Toulouse-Lautrec, Grand palais, jusqu'au 27/01

1 concert :
J'ai raté celui de Beirut (annulé) et Calexico (complet)
Musique classique au piano, Rachmaninov et Tchaïkovski.

7 livres :
Coup de cœur :
- Tant pis pour l'amour ou comment j'ai survécu à un manipulateur de Sophie Lambda
Psy :
- Le drame de l'enfant doué, Alice Miller
- La santé psychique de ceux qui ont fait le monde de Patrick Lemoine

Société
- Juste après dresseuse d'ours
, Jaddo (le quotidien d'un médecin)
- L'amour sous algorithme de Judith Duportail (sur Tinder)
1 Biographie :
- Darwin, 2 tomes : A bord du Beagle et L'origine des espèces
1 roman :
- Soumission de Michel Houellebecq


 

30/08/2019

Bilan culture : les comédies françaises

elle ladore.jpgLire I feel good en lien.

- La cité de la peur des Nuls
On peut regarder mille fois mille films... Non, on peut regarder mille films une fois, mais on ne peut pas retenir mille répliques... Et si.

- Le pari des Inconnus
Ce n'est que la 213ème fois environ que je le vois, mais c'est comme une drogue : Le tabac, c'est tabou, on en viendra tous à bout. 

- Elle l'adore de Jeanne Herry
Muriel (Sandrine Kiberlain) est fan inconditionnelle d'un chanteur de variété (Laurent Lafitte). Quand celui-ci tue accidentellement sa femme, il demande à Muriel de l'aider...
Mais Dieu que cette fille prend des risques, amoureuse d'un égoïste, la groupie du pianiste. Elle l'aime, elle l'adore... Un scénario très original, qui mêle subtilement thriller et comédie, avec des dialogues bien écrits. Les deux acteurs principaux sont parfaits d’ambiguïté, Kiberlain en midinette pas si nunuche qu'on pourrait le croire, mythomane qui peut mentir avec aplomb, Lafitte en bellâtre qui ne contrôle pas si bien qu'il le souhaiterait son petit monde. Une bonne découverte.
Bémols cependant, j'aurais préféré que la relation manipulateur/manipulé soit plus travaillée et machiavélique, que l'humour noir soit plus poussé, et la fin me paraît un peu facile et bâclée. Comme si la réalisatrice (la fille de Miou-Miou et de Julien Clerc -son visage montre un parfait mélange des deux-) avait édulcoré son propos pour passer plus facilement à la télé ensuite. Dommage. Il paraît que Jeanne Herry s'est ensuite rattrapée avec son deuxième film, Pupille. J'étais invitée à l'avant-première mais le sujet ne me rappelle pas de bons souvenirs. J'ai travaillé dans un service adoption, et c'était affligeant de voir le nombre d'enfants maltraités et placés, mais paradoxalement, les nombreux couples d'adoptants refusés.

 - Au poste ! de Quentin Dupieux
comédies françaises, cinéma, cinéma françaisToute une nuit, un commissaire interroge le principal suspect d'un meurtre.
Un huis-clos en face à face, un Garde à vue version comique, où Ventura est remplacé par Poelvoorde, toujours excellent, et Serrault par Grégoire Ludig, du Palmashow. Avec son humour noir et absurde, Au poste ! fait surtout penser à Buffet froid de Bertrand Blier. Voir bande annonce en lien.
Au début, le film est presque effrayant car il est crédible : un brave gars qui vient gentiment faire son devoir de citoyen en rapportant un crime, se retrouve accusé à tort par un policier crétin : des flics incompétents, on en voit dans tous les Faites entrer l'accusé ! Le scénario vire vite au non sens cher au réalisateur, avec des situations et des dialogues très décalés. Il faut adhérer au genre, et le film a la grande intelligence de ne durer qu'1h15 : l'absurde est parfait pour des sketches, mais sur la durée d'un long métrage, c'est vite lourd. Au poste me paraît toutefois le film le plus accessible de Dupieux (mémé train de retard n'a pas vu le daim avec Jean Dujardin : j'attends la diffusion télé).

 

08/02/2019

Les comédies vues en janvier

cinéma, cinéma français, alexandre astier,kaamelott, palmashow, comédies françaises- Astérix et le secret de la potion magique d'Alexandre Astier et Louis Clichy (en salles)
Après Le domaine des dieux, nouvelle réalisation de l'auteur de Kaamelott. Le premier film, déjà fort sympathique, était une adaptation d'une BD existante, tandis que le deuxième est une création d'Astier, ce qui lui donne une plus grande liberté et meilleure cohérence je trouve. A travers cette histoire de casting du parfait druide, Astier peut développer à loisirs son art de la répartie et du portrait de gars à la ramasse qu'il affectionne tant. Et au final, le seul personnage "normal", donc le moins drôle et moins intéressant, apparaît secondaire : le héros de la série, Astérix!  On le voit très peu et on ne s'en plaint pas ! J'ai adoré le générique du début où les personnages travaillent au rythme de la chanson You spin me round. Depuis je danse régulièrement dessus et j'ai la patate direct, testez et vous approuverez !
- Papa ou maman 2 de Martin Bourboulon (Canal+)
Aussi sympathique que le premier volet (voir ma critique ici). Mention spéciale pour le repas de présentation du nouveau petit copain. Ce dernier semble un génie, riche, altruiste, qui a tout fait dans sa vie. La scène est d'autant plus drôle que le mec est joué par Serge le mytho (Jonathan Cohen). On compatit à fond avec le père, qui paraît insignifiant à côté de son rival.
- Santa & cie d’Alain Chabat (Canal+)
Un film de noël bien sympathique qui évite l'écueil cucuterie des films de ce genre, grâce à l'humour de Chabat. Il s’est entouré d'une brochette d'acteurs comiques qu'on a plaisir à voir : une apparition de Bacri en père noël (qu'il a déjà fait jouer dans son film Didier). Les auteurs du Palmashow, Bruno Sanchès de Catherine et Liliane, Thomas VDB et Patrick Timsit complètent le casting. Dans le rôle de l'avocat au grand cœur, Pio Marmaï (je n'ai toujours pas reçu sa demande en mariage d'ailleurs, étonnant).
- La folle histoire de Max et Léon du Palmashow (Canal+)
Comme pour le film précédent, une flopée d'acteurs comiques défilent : Florence Foresti, Kyan Kojhandi, Baptiste Lecaplain, Kad Merad, Simon Astier... Une comédie agréable qui lorgne du côté de La grande vadrouille, sans égaler le film culte (ni par le nombre d'entrées en salles, 17 contre 1,2 millions).

cinéma, cinéma français, alexandre astier,kaamelott, palmashow, comédies françaises- Maggie a un plan de Rebecca Miller 
Une petite comédie romantique avec un charme indéniable, prioritairement grâce à Ethan Hawke (déjà parfait dans Les "before"). Selon l'humeur du moment, on s'irrite ou s'extasie devant la vie de rêve où tout semble facile. L'héroïne veut un gosse mais n'est pas en couple ? Pas de problème, elle demande à un vague pote de servir de donneur (le roi Ragnar de la série Vikings), avec un échantillon qu'elle va s'enfourner elle-même dans sa baignoire, hop c'est réglé en 3 minutes. Elle a fait des études d'art, un domaine qui ne mène à rien ? Pas de problème, elle gagne bien sa vie (vu son appart en plein New York, l'une des villes les plus chères au monde). Elle a un job improbable : aider des étudiants à rencontrer des entreprises qui commercialiseraient leurs inventions. Ses potes écrivent des livres ? Bien sûr, plusieurs éditeurs se battent pour avoir l'exclusivité du futur best-seller ! Le film fait penser à Woody Allen mais surtout à Noah BaumbachL'héroïne est incarnée par la copine de ce dernier, Greta Gerwig. Elle est aussi paumée et délurée que dans son rôle de Frances Ha.
- Comment l'esprit vient aux femmes de George Cukor, 1951
Les 4 filles du docteur March, Autant en emporte le vent, Le magicien d'oz, Une étoile est née, Madame porte la culotte... Le réalisateur aime donner les premiers rôles aux femmes fortes. Comme dans My fair lady (j'admets ne pas l'apprécier) l'héroïne de Comment l'esprit vient aux femmes est une cruche superficielle. Elle rencontre un homme mentor qui va lui apprendre à se servir de son cerveau. Cette comédie culte est présentée comme un appel à l'émancipation des femmes, mais le fait que cette libération ne semble pouvoir advenir que grâce à l'aide d'un homme me chiffonne un peu.
- La petite sirène de Ron Clements et Jon Musker, 1990
Je n'avais jamais vu ce Disney mais je connaissais la chanson Sous l'océan. On est loin du conte cruel d'Andersen (on se doutait que tout finirait bien dans un Disney) mais le film est très plaisant à voir.
à suivre : les thriller